Montréal 2020 – Colloque international virtuel
À l’ère de la pandémie, les pratiques en enseignement telles que nous les connaissons sont fortement appelées à changer pour s’adapter aux nouveaux besoins des enfants et adolescents autant sur le plan affectif que pédagogique. Que sommes-nous prêts à faire, tous ensemble, pour transformer la culture des écoles et nous recentrer sur les besoins de l’élève?
Les visioconférences du colloque s’adressent aux enseignants, aux professionnels (orthopédagogues, psycho-éducateurs, ergothérapeutes, orthophonistes, psychologues, conseillers pédagogiques, etc.), aux intervenants (TES, éducatrices, surveillants) et aux membres de la direction des établissements scolaires. Les membres des comités de parents sont également les bienvenus, ainsi que les associations qui oeuvrent à soutenir les institutions scolaires publiques et privées.
Ce deuxième colloque international devait avoir lieu en novembre 2020 et poursuivre la réflexion entamée lors du 1er colloque. Toutefois, la situation sanitaire a imposé non seulement d’offrir ce colloque en mode virtuel (nous croyons que nous sommes le tout premier colloque 100% virtuel) dès le mois de juin, mais aussi changer la thématique, afin de soutenir et de répondre aux besoins des équipes scolaires qui accompagnent les enfants et les ados au quotidien. Quelque 9300 personnes ont participé à cette activité étalée sur 4 jours.
Cinq thèmes pour s’inspirer et s’outiller pour guider nos intentions pédagogiques
• Inspirons-nous des réussites et transformons nos pratiques pédagogiques
• Mobilisons-nous au sein de nos équipes-écoles pour recentrer nos pratiques sur les besoins de chaque élève
• Développons des stratégies adaptatives pour suivre les élèves en classe et à distance
• Tenons compte des enjeux des EHDAA, mais aussi des EHPI.
• Transformons la culture des écoles pour se recentrer sur les besoins de l’élève
Les 20 conférenciers
- Jean-François Roberge, ministre de l’Éducation et des études supérieures
- Joël Monzée, neuroscientifique et pédagogue, ainsi qu’auteur
- Sébastien Tardif, directeur général, Centre de services scolaire des Laurentides
- Caroline Quarré, intervenante psychosociale
- Mélanie Quarré, enseignante
- Kim Nunès, enseignante et recherchiste, ainsi qu’auteure
- Jean-Claude Tremblay, conférencier et chroniqueur
- Annie Grand-Mourcel, directrice générale, PREL (aujourd’hui, sous-ministre au Secrétariat à la Jeunesse)
- Hélène Bossé, vice-présidente de l’Association des directions d’école
- Étienne Pellerin, directeur du Collège de l’Assomption
- Murielle Weise, enseignante et directrice adjointe (Belgique)
- Céline Boevinger, enseignante (Belgique)
- Julie Beaulieu, chercheure UQAR
- Isabelle Gadbois, présidente de l’ADOQ, orthopédagogue
- Éric Bellefleur, enseignant en adaptation scolaire
- Candice Marro, formatrice PEACE, ostéopathe, psychologue et auteure (France)
- Maurice Tremblay, formateur et conseiller pédagogique
- Richard Robillard, pédagogue
- Marie-Êve Deslauriers, directrice, CPE
- Claudine Martin, travailleuse sociale, Santé publique et CiuSSS – Estrie
Titres des conférences
Enseigner autrement: s’inspirer et s’outiller pour guider nos intentions pédagogiques
Visioconférence d’ouverture: « Saisir la balle au bond »
- Joël Monzée: « La pandémie et le confinement ont perturbé leur scolarisation, mais nous offre une opportunité de nous outiller et d’accompagner autrement les élèves et les étudiants. »
Atelier virtuel: « préparer la rentrée de septembre: défis et pistes de solutions » / S’inspirer des nos expériences mutuelles
- Joël Monzée, Caroline & Mélanie Quarré: « S’inspirer de nos expériences mutuelles pour préparer la rentrée de septembre: défis et pistes de solutions. »
- Joël Monzée, Kim Nunès & Karine Létourneau : « Les défis posés par les enfants EHDAA et EHPI. »
- Jean-François Roberge & Joël Monzée : « Un premier webinaire avec le ministre de l’Éducation & des études supérieures »
Visioconférences et panel: « Prendre soin de soi et collaborer » / S’entraider entre membres des équipes-écoles
- Jean-Claude Tremblay: « Rentrée scolaire 2020 : les Olympiques du changement! »
- Caroline & Mélanie Quarré: « La relation parents-enseignants – un gage d’implication des élèves. »
- Sébastien Tardif: « Se connaître pour mieux se réaliser – actualisation du profil de sortie des élèves de la CSRN. »
- Panel avec Joël Monzée et les 4 conférenciers
Visioconférences et panel: « Une opportunité pour recentrer les apprentissages sur les besoins des élèves, sans s’oublier » / Découvrir des stratégies concrètes mises en place dans les écoles
- Hélène Bossé: « La gestion d’une école dans le contexte de paradigmes qui s’imposent. »
- Étienne Pellerin: « De l’enseignement en présentiel à l’enseignement à distance : grands enjeux. »
- Murielle Weise & Céline Boevinger (Belgique): « En chemin vers le décloisonnement des apprentissages. »
- Panel avec Joël Monzée et les 4 conférenciers
Visioconférences et panel: « Les élèves HDAA et HPI sont à risque de décrochage: des pistes pour tenir compte de leurs besoins dans la réalité d’une classe » / Tenir compte des élèves aux besoins singuliers
- Julie Beaulieu: « La rentrée scolaire des élèves HDAA et HPI : enjeux et besoins. »
- Isabelle Gadbois: « Accompagner les élèves dans leur cheminement scolaire : la personnalisation, une réponse aux enjeux des élèves HDAA et HPI »
- Éric Bellefleur: « Motiver un élève dans son cheminement … un beau défi. »
- Panel avec Joël Monzée et 2 des conférenciers
Visioconférences et panel: « Concrétiser cette vision de l’enseignement qui nous tient à coeur »/ Contribuer à la transformation de la culture des écoles
- Richard Robillard, Marie-Êve Deslauriers, Claudine Martin & Maurice Tremblay: « C’est le temps d’effectuer ce passage dans notre culture d’éducation québécoise. »
- Candice Marro (France) – visioconférence de clôture – « Mieux vivre à l’école : la présence attentive au service des apprentissages et d’un climat scolaire apaisé. »
- Panel avec Joël Monzée et les 4 conférenciers
- Mot de la fin du colloque virtuel
Pourquoi un tel événement?
Enseigner autrement: s’inspirer et s’outiller pour guider nos intentions pédagogiques
À l’ère de la pandémie, les pratiques en enseignement telles que nous les connaissons sont fortement appelées à changer pour s’adapter aux nouveaux besoins des enfants et adolescents autant sur le plan affectif que pédagogique. Que sommes-nous prêts à faire, tous ensemble, pour transformer la culture des écoles et nous recentrer sur les besoins de l’élève?
Les besoins du milieu pour accompagner les élèves et étudiants dans le contexte de crise sanitaire.
L’objectif de ce projet est d’offrir des pistes basées sur la réalité des écoles pour mobiliser le milieu de l’éducation afin que les pratiques pédagogiques tendent de plus en plus vers une plus grande individualisation des processus d’apprentissages.
Force est de constater que de nombreux élèves et étudiants sont coincés dans les structures administratives de l’organisation des classes : la fameuse date du 30 septembre qui détermine l’entrée à l’école, les examens contribuant aux bulletins que tous les élèves d’une même classe passent en même temps indépendamment de leurs acquis, les examens annuels du ministère que tous les élèves passent en même temps à travers le Québec, le passage à la classe suivante et le non-redoublement, etc.
Or, plus l’enfant est jeune, plus il est dans une situation où son âge civil ne correspond pas nécessairement à son âge cognitif, affectif ou social. Il y a donc un écart dont on ne tient pas compte entre son âge-civil et son âge-développemental. À ces âges, une différence de 6 mois en termes de développement peut déclencher un écart de deux ans entre les élèves qui ont de la facilité et ceux qui ont de gros défis :
• certains sont « avancés » et se voient freinés; c’est ainsi que les enfants tagués HPI ont trois fois plus de risques de décrochage scolaire;
• d’autres sont « en retard » et les EHDAA se voient progressivement vulnérabilisés; près de 25% des élèves sont fragilisés par les aléas de l’organisation scolaire qui ne peut pas toujours octroyer les services pédagogiques nécessaires;
Par ailleurs, 15,1% des jeunes de 10-12 recevaient un psychostimulant pour normaliser leurs comportements; on constate que 60% des enfants médicamentés sont nés en juillet, août et septembre, au Québec (scolarisation attachée à la date du 30 septembre), alors que ce sont les enfants nés en novembre et décembre en Colombie Britannique (scolarisation attachée à la date du 1er janvier).
Les uns comme les autres bénéficieraient dont d’une trajectoire d’apprentissage qui tiendrait compte de leurs acquis et non des échéances administratives. Tous seraient gagnants : le professeur et ses collègues seraient moins stressés par les échéances; les élèves seraient moins stressés par le rythme du groupe et pourraient développer leurs aptitudes et compétences à leur rythme.
Le contexte difficile, mais une opportunité sans précédent
Le Québec, comme la plupart des pays occidentaux, a été frappé par le virus COVID-19, ce qui a imposé une fermeture des écoles durant 2 mois dans les Régions et de 3,5 mois dans le Grand-Montréal.
Au moment de planifier la rentrée scolaire de septembre, personne ne peut prédire si les écoles seront en mesure de reprendre le cours usuel de l’enseignement. Certains élèves retrouveront leur classe, mais tellement modifiée. D’autres poursuivront leurs apprentissages à domicile, via des journées d’école éparses et un enseignement de plus en plus virtualisé.
Des mesures particulières seront sans doute organisées pour les EHDAA, mais il appert que, ce printemps, ils sont rarement revenus dans les écoles ce printemps (primaire) et qu’il est parfois difficile de les rejoindre (secondaire), alors que c’était un des objectifs de la réouverture des écoles ou du maintien des activités scolaires. Le fossé risque de se creuser encore plus.
Comme il est également probable que les apprentissages se fassent à distance, partiellement pour le primaire et le secondaire, alors que les universités et les Cégep y songent pour leurs étudiants, les stratégies mises en place dans les écoles privées peuvent inspirer les professeurs de toutes les écoles. L’heure est à l’entraide.
Une idée qui fait son chemin, c’est le décloisonnement des années scolaires au-delà des cycles et la mise en place de stratégies pédagogiques basées non plus sur le groupe-classe, mais les besoins singuliers des enfants et des ados. Cela se fait déjà dans certaines écoles secondaires, comme l’École Georges Vanier à Laval. C’est le principe même de l’École des adultes suivie par des adolescents et de jeunes adultes pour compléter leurs études secondaires…
Somme toute, le contexte social vulnérabilise les citoyens et les institutions, mais il peut aussi devenir une opportunité sans précédents pour transformer nos pratiques pédagogiques.
Une direction pédagogique serait toutefois possible : offrir des services en se centrant sur les besoins collectifs et singuliers des enfants et des ados pour leur réussite scolaire, tout en se détachant du cadre administratif pour individualiser les apprentissages.
À termes, cela permettrait de réduire le nombre d’élèves HDAA (meilleur arrimage des plans d’intervention), mais aussi d’arrêter de ralentir les élèves HPI (proposition d’activités pour incorporer leurs acquis dans la réalité du monde à la fin de leur âge secondaire).
Il y a différentes histoires, modèles et stratégies qui existent, mais elles ne sont pas toujours connues des gens de terrain. Alors, il serait temps de les partager, de s’en inspirer et de transformer progressivement nos pratiques pédagogiques…
La stratégie
Mobiliser le milieu en créant des « bulles de profs » qui vont pouvoir s’entraider virtuellement. En effet, il y a de nombreux profs géniaux, mais souvent isolés dans leur école.
S’ils pouvaient se parler et collaborer ensemble au-delà des murs des écoles (et des corporatismes), tout en étant stimulés par des « personnes inspirantes » (experts et gens de terrains) qui associent les idées novatrices au nécessaire pragmatisme pour que cela marche dans les classes, on pourrait devenir ce projet éducatif « qui pourrait inspirer les pays scandinaves! »